Gloire et éclipse de l'eau-forte
S'ouvre alors une période faste : de jeunes et dynamiques marchands comme Marcel Guiot, Henri Petiet et Etienne Bignou s'intéressent à son œuvre, l'éditent et le diffusent. Suivant la mode de l'époque, divers éditeurs, dont Devambez, le sollicitent également pour illustrer des ouvrages de bibliophilie. Sa notoriété ‒ et ses finances ‒ bénéficient aussi de l'engouement pour l'eau-forte de la robuste et opulente Amérique, à tel point que l'on trouve encore actuellement nombre de ses estampes aux Etats-Unis.
La crise de 1929 mettra un terme à l'exubérance du marché de l'eau-forte. En 1932, la Chalcographie du Louvre achète un ensemble d'une trentaine de ses cuivres, probablement pour lui venir en aide. Brouet donne encore quelques livres illustrés, ne grave plus que peu de planches isolées et disparaît, pauvre, en 1941(i). Après la seconde guerre mondiale, tant l'eau-forte que les arts figuratifs s'effacent de l'avant-scène artistique, et l'œuvre de Brouet avec eux.
- Lucien Descaves, Souvenirs d'un Ours, Editions de Paris, 1946.